Le compteur Linky représente-t-il réellement un danger pour la santé ?
Le déploiement des nouveaux compteurs intelligents par le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, Enedis, a suscité de vives réactions de la part de toute une partie de la population française. En cause notamment les possibles répercussions sur la santé des consommateurs des ondes émises par le boîtier Linky. Qu’en est-il réellement ? Que disent les études sur les éventuels dangers pour la santé du compteur Linky ? Éléments de réponse.

Les craintes des détracteurs du compteur Linky pour la santé des utilisateurs
La principale crainte des utilisateurs porte sur les ondes électromagnétiques utilisées par le compteur Linky pour transmettre les données de consommation de tous les foyers dans lesquels il est installé via le courant porteur en ligne (CPL). L’impact de ces ondes reste assez flou ce qui participe à alimenter les doutes et la méfiance de beaucoup de consommateurs. Il a déjà été largement admis que les ondes électromagnétiques en trop grand nombre nuisent à la santé des individus et sont nocives pour le cerveau. Pourtant, ces ondes électromagnétiques sont déjà bien présentes dans notre environnement puisqu’elles sont émises par nos smartphones, micro-ondes, etc. Toute la subtilité réside sur la puissance des ondes en question. En effet, pour impacter la santé des individus, les ondes émises doivent être particulièrement fortes. C’est pourquoi les ondes émanant de nos smartphones sont limitées depuis de nombreuses années maintenant. Par principe de précaution, nombreux sont les usagers, organisés en collectifs comme Robin des toits, à demander le retrait pur et simple de tous les compteurs Linky d’ores et déjà installés ainsi que l’arrêt du déploiement en cours.
Dangers du compteur Linky pour la santé : ce que disent les études

L’agence nationale des fréquences, l’ANFR, a mené à bien plusieurs études afin de mesurer les ondes émises via la technologie CPL par les compteurs Linky. Ces études ont été réalisées sur cinq compteurs, trois situés en intérieur et deux en extérieur. L’objectif étant de mesurer le niveau d’exposition des usagers aux différents champs magnétiques.
Les champs électriques
L’AFNR a mesuré le champ électrique émis par les compteurs Linky à une distance de 20 cm de l’appareil. Ceux-ci sont inférieurs ou égaux à 1 V/m là où les législations européennes et françaises définissent le seuil recommandé à 87 V/m. L’agence nationale des fréquences en a profité pour relever les champs magnétiques émis par d’autres appareils présents dans les logements. Une plaque à induction émet par exemple 17 V/m, un écran à tube cathodique, 56 V/m.
Les champs magnétiques
Cette même étude a également porté sur la mesure des champs magnétiques émis par le compteur Linky et d’autres appareils que l’on retrouve fréquemment dans nos intérieurs. Le compteur intelligent d’Enedis, anciennement ERDF, émet 0,000 7 μt alors que la norme définie par la loi en France impose une limite de 6,25 μt. Une plaque à induction émet 0,4 μt, une perceuse sans fil 0,005 μt.
Les quantités d’ondes électriques et magnétiques émises par les compteurs Linky sont donc largement en deçà des seuils au-dessus desquels celles-ci sont considérées dangereuses pour la santé des utilisateurs.
Ce qu’en dit Enedis
Enedis a mis du temps à réagir à la fronde provoquée par le déploiement des compteurs Linky. Le manque de communication du gestionnaire du réseau de distribution a probablement participé à l’installation d’un doute auprès d’un grand nombre d’utilisateurs quant aux possibles dangers des ondes émises pour la santé des utilisateurs. Enedis s’est pourtant décidé à communiquer sur le tard et a mis en avant les études réalisées par l’ANFR. De plus, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité rappelle que la technologie courant porteur en ligne (CPL) était déjà utilisée par les anciens compteurs électromagnétiques pour la communication des heures creuses et des heures pleines. C’est également cette technologie qui est utilisée par la Wifi et les smartphones.
C’est la puissance du champ magnétique émis par le compteur Linky. La limite étant de 6,25 μt