Comment fonctionne le marché de l'énergie en France ?
Vous avez probablement remarqué que, chaque année, le nombre de fournisseurs présents sur le marché de l’énergie français augmente. Cette évolution est liée à l’ouverture du marché à la concurrence en 2007 et, donc, à sa libéralisation. Alors qu’autrefois EDF et GDF étaient les uniques entreprises en contact avec les consommateurs, ce n’est aujourd’hui plus le cas et il peut être aisé de perdre le fil : explications détaillées sur l’histoire du marché de l’énergie, ses acteurs et ses offres.
Quelle est l'histoire du marché de l'énergie en France ?
L’histoire de l’énergie telle que nous la connaissons en France n’est pas si ancienne que cela. Pourtant, elle est riche en événements marquants comme en témoignent les paragraphes suivants. Zoom rapide sur l’histoire du marché de l’énergie et les étapes de son ouverture progressive à la concurrence.
Marché de l’énergie : la fin d’un monopole
L’histoire du marché de l’énergie français débute réellement en 1946, lorsque l’Etat décide de nationaliser les entreprises de fourniture d’énergie afin de permettre une meilleure gestion et un meilleur approvisionnement des foyers français en gaz et en électricité. Cette décision marque le début du monopole d’EDF-GDF, alors chargé de moderniser les réseaux de transport et de distribution de l’énergie, mais aussi de répondre aux besoins de consommation des logements français.
Cette période est par ailleurs marquée par le développement de nombreux parcs énergétiques : hydrauliques, par exemple, mais également nucléaires, afin de satisfaire des besoins énergétiques croissants.
Au début des années 2000, EDF (à ce moment EDF-GDF) est obligé d’abandonner son monopole et, notamment, de se séparer de ses activités de gestion de réseau à travers la création de ses filiales ERDF (aujourd’hui Enedis) et RTE. Puis, en 2008, c’est au tour d’Engie (ex-GDF) de développer sa filiale GRDF, le gestionnaire de réseau de gaz actuellement actif en France.
Les étapes de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence
L’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence s’est faite de manière beaucoup plus progressive qu’on ne pourrait le croire. Voici les étapes de son ouverture à travers quelques dates clefs :
- 1999 : ouverture à la concurrence pour les grandes industries ayant une consommation supérieure à 100 GWh par an ;
- 2000 : ouverture à la concurrence pour les industries de taille moyenne, avec une consommation de plus de 16 GWh par an ;
- 2003 : ouverture à la concurrence pour les petites industries ayant une consommation supérieure à 7 GWh par an ;
- 2004 : tous les professionnels ainsi que les collectivités locales peuvent désormais souscrire à une offre de marché ;
- 2007 : les particuliers peuvent dorénavant changer de fournisseur et souscrire à une offre de marché ;
- 2016 : disparition officielle des tarifs jaunes et verts.
Cependant, le processus de libéralisation du marché de l’énergie n’est toujours pas arrivé à terme. Les services publics prévoient en effet de supprimer définitivement le tarif réglementé de gaz naturel d’ici 2023.
Qui sont les acteurs présents sur le marché de l'énergie français ?
Alors que, jusque dans les années 2000, la gestion du réseau et son approvisionnement étaient gérés par les sociétés EDF et GDF, les acteurs sur le marché de l’énergie se sont diversifiés depuis.
Les producteurs d’énergie
Les premiers acteurs à agir au sein du marché de l’énergie français sont les producteurs de gaz et d’électricité. Sans eux, il serait en effet impossible de fournir de l’énergie aux entreprises et aux particuliers et, donc, de faire marcher le pays.
Les producteurs exploitent plusieurs sources d’énergies : le nucléaire, les centrales thermiques, mais aussi des sources d’énergie renouvelable comme l’hydraulique ou l’éolien. Ces dernières garantissent la production d’énergies vertes, en théorie plus propres et respectueuses de l’environnement. Pour ce qui est du gaz consommé en France, il est généralement importé. Rares sont en effet les exploitations de gaz en France, à l’exception de certaines petites productions locales de biogaz.
Une fois l’énergie produite, peu importe son origine, elle est ensuite vendue en gros aux fournisseurs d’électricité qui, plus tard, la vendront eux-mêmes aux consommateurs finaux (industries, collectivités, professionnels et particuliers)..
Les gestionnaires de réseau
Les gestionnaires de réseau sont chargés d’assurer le transport et la distribution de l’énergie sur tout le territoire français -à l’exception de certaines parties du territoire gérées par des entreprises locales de distribution (ELD). On distingue deux acteurs au sein de ce groupe :
- les gestionnaires du réseau de transport (RTE pour l’électricité, Teréga pour le gaz) ;
- les gestionnaires du réseau de distribution (Enedis pour l’électricité, GRDF pour le gaz).
La gestion du réseau de l’énergie en France reste naturellement monopolistique, il est en effet plus sensé d’avoir un réseau unique de gaz ainsi qu’un réseau unique d’électricité. Comme cela, leur gestion en est d’ailleurs facilitée et garantit un certain niveau de qualité comme de sûreté aux consommateurs.
Pour finir, les gestionnaires de réseaux ne dépendent ni des producteurs, ni des fournisseurs d’énergie. Autrement dit : ils sont supposés assurer la même qualité de service pour tout le monde, indépendamment de votre choix de fournisseur ou du type d’énergie que vous consommez
Les fournisseurs d’énergie
Les derniers acteurs présents sur le marché de l’énergie sont les fournisseurs de gaz et d’électricité. Comme énoncé précédemment, l’approvisionnement en énergie n’est plus géré uniquement par les fournisseurs historiques EDF et Engie (ex-GDF) mais par une multitude d’entreprises : c’est l’une des conséquences directes de la libéralisation du marché de l’énergie.
Ainsi, aujourd’hui, vous pouvez souscrire un contrat auprès :
- de fournisseurs historiques (Engie et EDF) ;
- de fournisseurs alternatifs (Planète OUI, Total Direct Energie, Eni, Mint Energie, ekWateur, etc.)
Les fournisseurs d’énergie vous vendent “au détail” l’électricité et le gaz qu’ils ont eux-mêmes acquis “en gros” auprès des producteurs. La majorité d’entre eux proposent plusieurs types d’offres d’énergie, adaptées aux besoins de consommation de nombreux foyers.
Les autres acteurs du marché de l’énergie
Bien que libéralisé, le marché de l’énergie reste contrôlé par certaines instances gouvernementales ou indépendantes, par exemple :
- les instances gouvernementales telles que le Sénat, l’Assemblée Nationale et le Ministère de la Transition Écologique ;
- la commission de régulation de l'énergie (CRE), qui s’assure du bon fonctionnement du marché de l’énergie ;
- le médiateur national de l’énergie, qui se charge notamment de solutionner les litiges entre les différents acteurs du marché ;
- les associations de défense des consommateurs.
Quelles offres sont disponibles sur le marché de l’énergie ?
La libéralisation du marché a entraîné la diversification des offres commercialisées par les fournisseurs d’énergie. Les offres de marché côtoient les offres historiques et réglementées, toujours pratiquées par les entreprises EDF et Engie.
Les offres réglementées ont un tarif fixé par l’Etat et ne sont plus très compétitives de nos jours, du fait de l’apparition de nombreuses offres concurrentes. Le tarif des offres de marché, quant à lui, est fixé librement par les fournisseurs d’énergie, leur donnant ainsi la possibilité de proposer des prix plus attractifs pour leur clientèle (et même des offres duales !).
Par ailleurs, les consommateurs peuvent choisir de souscrire à des offres d’énergie à prix fixe ou à prix variable :
- Les offres à tarif fixe garantissent un prix du kWh bloqué pendant 1, 2 ,3 voire 4 ans. Elles sont souvent gage de sécurité pour les foyers car elles les protègent contre une hausse soudaine des prix de l’énergie. En revanche, elles les empêchent souvent de bénéficier d’une réduction sur le prix du kWh en cas d’une baisse des tarifs du gaz ou de l’électricité sur le marché.
- Les offres à prix variable, ou indexé, évoluent quant à elles avec les prix du marché de l’énergie français. Bien qu’elles soient donc plus sujettes à des hausses de prix subites, leur tarif reste malgré tout inférieur à celui des tarifs réglementés.
Enfin, il est désormais possible de choisir la provenance de son énergie : “classique”, c’est-à-dire issue de centrales nucléaires ou thermiques, ou verte, il y en a dorénavant pour tous les goûts et tous les budgets.
Vous avez des questions concernant le marché de l'énergie ?
Pourquoi la France a-t-elle décidé d’ouvrir le marché à la concurrence ?
La décision de la France d’ouvrir le marché à la concurrence s’inscrit dans le cadre de directives européennes visant à la réalisation d’un marché unique de l’énergie en Europe. Cela permettrait notamment une meilleure gestion du réseau ainsi que la protection de l’environnement à travers des modes de consommation plus respectueux.
Quels sont les avantages d’un marché ouvert à la concurrence ?
L’ouverture du marché à la concurrence représente un réel avantage pour les particuliers qui peuvent enfin (re)prendre le contrôle de leur consommation énergétique, que ce soit en souscrivant un contrat d’électricité verte ou en choisissant un fournisseur commercialisant des offres plus adaptées à leur budget.
De quoi le mix énergétique français est-il composé ?
Le mix énergétique français est majoritairement composé d’énergie issue du nucléaire, suivie de près par le pétrole et le gaz. Cependant, la part d’énergies renouvelables consommées en France est de plus en plus importante. En 2019, 11,9 % du mix énergétique est issu de sources renouvelables telles que la biomasse ou l’hydraulique. Cette diversité d’énergies permet aux fournisseurs de proposer des offres classiques mais également des offres d’électricité verte et de biogaz.